Au cours de ses longues années d'existence, l’Institut Littéraire a rassemblé de nombreuses œuvres artistiques. L’Institut n’était pas un musée d'art. Pour des raisons évidentes, sa collection n’a pas été créée selon un plan particulier. C’est plutôt le témoignage de visites, de contacts, et souvent d’amitié avec des artistes associés à « Kultura ». La plupart des œuvres de l’inventaire de l’Institut proviennent de dons.
Sans aucun doute, le personnage le plus important qui a marqué cette institution est Józef Czapski, résident de longue date de la maison de Maisons-Laffitte. C’est ici qu’il a écrit, dessiné et peint pendant presque toute la période de sa vie bien remplie d’après-guerre. Aujourd’hui, une galerie de ses portraits, représentant des personnalités qui ont marqué l’histoire de notre culture, orne l’escalier menant au premier étage. On peut y voir les images de : Zygmunt Hertz, Marek Hłasko, Gustaw Herling-Grudziński, Jerzy Giedroyc, Stefan Kisielewski, Józef Łobodowski, Sławomir Mrożek et Bohdan Osadczuk. La collection de l’Institut comprend également d’autres compositions à l’huile de l’artiste, représentant des scènes de genre et des natures mortes. La collection est complétée par de nombreuses œuvres sur papier ‑ esquisses à l’encre et aquarelles, décorant en partie les murs, en partie dissimulées dans des tiroirs. Plusieurs d’entre eux, croqués en Irak, ont une valeur documentaire, rappelant son parcours pendant les années de guerre.
Un autre peintre qui a fortement marqué sa présence à l’Institut est Jan Lebenstein. Parmi la douzaine de ses œuvres, il convient de noter des titres tels que Sainte Paule, Image Double, Enlèvement de l'Europe, dans lesquels on retrouve des motifs typiques fantastiques-surréalistes à forte saveur érotique. L’œuvre la plus originale de Lebenstein, constituant une partie indissociable de la maison de l'avenue de Poissy, est sans doute la fenêtre de la chambre de Zygmunt Hertz, peinte dans les années 1970. Des planches lithographiées décorent également l'une des chambres du premier étage.
Parmi les artistes proches de « Kultura » par sa relation avec un autre collaborateur - Konstanty A. Jeleński - il y a sa compagne de vie Léonor Fini. Outre plusieurs compositions poétiques sur papier, un masque tridimensionnel peint sur un morceau d’écorce attire l’attention.
À son tour, la peintre Arika Madeyska, connue dans les milieux artistiques parisiens, a laissé ici sept de ses œuvres, dont deux insolites - ce sont des coffres peints, l’un dans le style africain, l'autre dans le style kachoube.
La peinture naïve est représentée par trois aquarelles de Nikifor. Il y a aussi l’occasion de voir deux peintures de Henryk Józefski, mieux connu pour son indépendance et ses activités politiques.
Parmi les classiques de la peinture polonaise, il convient de mentionner Jan Cybis, représenté par une huile et deux aquarelles, et des peintures individuelles de Rafał Malczewski, Włodzimierz Terlikowski, Marek Oberländer, Tomasz Dominik et d’autres.
La collection de peintures est complétée par des graphiques par, entre autres, Brandel, Jastrzębowski, Czermański et Kulisiewicz, un certain nombre de gravures des XVIIe-XIXe siècles et des cartes liées à l'histoire de la Pologne, qui ont été rassemblées par Jerzy Giedroyc et Zygmunt Hertz. L’ensemble de la collection d’environ 150 pièces brièvement décrites ici a été inventoriée en 2011.
Krzysztof Zagrodzki